Pour la population Malgache et Africaine arrivée sur l'île, il n'existe aucun document sur leur musique avant le début du 19ème siècle. Mais on se doute que cette population apporte aussi avec elle sa culture musicale (musique et danse). Pour continuer à transmettre cette culture, la fabrication d'instruments de musique est nécessaire. Rien n'a été apporté de leur pays et ils doivent recréer des instruments en utilisant les ressources de leur nouvel environnement et selon le mode de fabrication de leur pays d’origine. Avec des matériaux comme le bambou, la calebasse, les troncs d’arbres, les graines etc… ils fabriquent différents instruments de percussion. Certains ont disparu, comme le xylophone en bois (timba), les grelots végétaux en feuilles de vacoa et contenant des graines de cascavelles ou encore la calebasse contenant des petites graines. D'autres instruments ont perduré et on les retrouve dans la pratique de maloya.
Pour fabriquer un kayamb (qui a remplacé la calebasse), clique ici
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Les musiques des esclaves sont décrites comme très rythmées par des percussions, en particulier des tambours, appelés tam-tam. Le tambour est fait avec un tronc d'arbre creusé, ou alors un vieux baril sur lequel ils tendent une peau de cabri. Tout semble dépendre du bon vouloir du maître. L'esclave ne possède rien, c'est donc le maître qui le laisse, ou pas, utiliser de vieux objets devenus inutilisables. Le tambour peut être placé entre les jambes et le joueur frappe avec les poignets. Ou alors, s'il est très gros, le joueur se met debout à côté et frappe dessus avec un mayos (maillet).
Chez les Afro-Malgahes, la musique, comme chez les Européens, reste très liée à la danse. Le mot « tchéga » est utilisé dès l’année 1817. C’est un mot d’origine africaine qui signifie « retrousser ses habits ». Les femmes sont vêtues à l’Européenne, avec de longues jupes qu’elles doivent remonter pour danser. Les hommes par contre, ont une tenue rappelant leur origine qui laisse le corps presque dénudé.
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Voici comment est décrite cette danse par des observateurs de l'époque : « l’orchestre commence par quelques coups de tambour. Le chef redit plusieurs fois le commencement de l’air que l’on doit chanter. Hommes et femmes s’alignent en chantonnant et en marquant la mesure des pieds, du corps et de la tête. Peu a peu, l’orchestre prend de la force, chanteurs et chanteuses mêlent leur voix. Alors un danseur entre dans le cercle et invite une danseuse. Leurs gestes sont d'abord lents, sans expression. Puis leurs regards s’animent, leurs gestes deviennent plus rapides mais aussi plus tendres, plus voluptueux et se terminent par un état d’ivresse amoureuse. Ceux qui les entourent sont très expressifs et très encourageants par leurs cris, leurs trépignements. Parfois ils frappent fortement du talon sur le sol et du poing contre leurs hanches ».
Les textes de leurs chants n’ont pas été écrits. On peut supposer qu’ils sont en créole, seule langue commune à tous les esclaves venus de régions très diverses.
Ces danses sont tolérées par les maîtres. En 1819, un arrêté du Gouverneur de l’île fixe le bal des noirs le dimanche à midi jusqu’au coup de canon du soir (5 heures après le repas du soir c'est à dire à 23h).
Et pour faire découvrir aux enfants l'histoire musicale de notre île, cliquez sur "La clé enchantée " et sur Zistoir Séga
Ces danses sont tolérées par les maîtres. En 1819, un arrêté du Gouverneur de l’île fixe le bal des noirs le dimanche à midi jusqu’au coup de canon du soir (5 heures après le repas du soir c'est à dire à 23h).
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